Présentation du cyclomoteur MOTOBECANE AV 88 

La « Mobylette »

Lancée en 1956, la Motobécane AV 88 marque les Trente Glorieuses (période comprise entre 1945 et 1975). Elle connaît un véritable succès auprès de la population. Les ouvriers chevauchent une bleue, les policiers une blanche et les facteurs une jaune. En presque 50 ans d’existence, elle écoule plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde.

C'est le cyclomoteur qui a été le plus vendu dans le monde à la fois grâce à sa robustesse et à sa ligne élégante (le bleu gitane est bien sûr de rigueur). En effet, les mobylettes avaient de très bonnes finitions (les chromes, la peinture....). Ce cyclomoteur a été le moyen de locomotion de milliers de jeunes qui ne la ménageaient pas. De plus, Motobécane avait fait un effort particulier sur le confort et avait installé sur les mobylettes de luxe un compteur kilométrique pour ainsi mieux respecter les périodes d'entretien, un avertisseur sonore, un antivol, un accroche-casque, une boîte à outils, et tout pour plaire.

L'AV 88 était un modèle milieu de gamme et un très bon compromis qui intéressait aussi bien les adolescents, les ouvriers que les classes moyennes. Porté par le succès de la Bleue, le terme Mobylette, une marque déposée par Motobécane, va devenir un nom commun désignant l'ensemble des cyclomoteurs.

En 1974, Motobécane a battu son record de production dans l'usine de Rouvroy, avec 750 000 Mobylette. A l'époque, sans atteindre les chiffres des années 50 (la France disposait alors du plus grand parc de deux-roues motorisés), le marché du cyclomoteur hexagonal était encore en pleine forme, avec plus d'un million de ventes annuelles.

A l'époque, les personnels administratifs roulaient en bleue : la police avait des bleues qui étaient de couleur blanche, avec police écrit sur le côté. Les compagnies d'ascenseur les avaient aussi blanches. Celles des postiers étaient jaunes.

Portées par une réputation de mécanique increvable, le cyclomoteur a conquis l’Afrique du Nord puis le reste du continent. Ces dernières années, il se vendait, entre le Burkina Faso, le Mali, la Tunisie et le Maroc (ces deux derniers pays fabriquant encore la bleue) dix fois plus d'engins qu'en France. .

Vendue à 14 millions d’exemplaires, la Mobylette est la gamme vedette de Motobécane qui en fait le plus gros constructeur de cyclomoteurs mondial aux côtés de Peugeot et Piaggio.

En 1977, pour la première fois, Peugeot a devancé Motobécane dans les ventes de cyclomoteurs.

Dans une France qui pianote sur Minitel et parle TGV, la Mobylette est démodée, elle est ringarde. Elle perd son image pop et devient la représentation d’une France figée qui court après son époque. Trafiquée par des loubards désœuvrés en quête de performance bon marché, bruyante avec ses pots à l’échappement libre, la Mobylette s’égare. Chaque année la Mobylette perd des clients au profit du scooter, plus nerveux et plus pratique, mais MBK attendra jusqu’au début des années 2000 pour arrêter définitivement sa production.

Le Symbole des Trente Glorieuses

Les premiers modèles sont très rudimentaires : freins à patins, absence de suspension, pédalage obligatoire pour démarrer et monter les côtes, etc. Le variateur est un gros progrès, supprimant l'obligation de pédaler. Le cadre, d'abord tubulaire, est ensuite réalisé en tôle emboutie soudée électriquement, avec le réservoir inclus dans la poutre avant, ou en position haute, comme pour une moto !

Tenue de route, freinage, éclairage, vitesse de pointe, confort, aucune caractéristique n’est négligée.

En ce qui concerne la partie moteur, celui-ci est équipé d'une pipe d'admission de 12 mm, ce qui lui permet d'avoir une faible consommation et une vitesse relativement élevée (environ 70 km/h). Cette mobylette n'est pas une bête de course, mais une bête de somme. C'est une cylindrée de 49,933 cm³, alésage de 39 mm, course de 41 mm.